OHEL YOSSEF – PANTIN

Association Israelite de Pantin & du Près St Gervais

D-ieu de Rabbi Méïr réponds-nous!

Bérouria, la fille de Rabbi Haninia ben Teradium, savait que sa sœur demeurait dans un établissement aux mauvaises mœurs. Si la tsadéquette fut punie si honteusement, c’est parce l’Eternel est pointilleux avec les justes comme l’épaisseur d’un cheveu. Une fois, elle marchait dans la rue pudiquement devant des notables romains et elle entendit qu’ils faisaient des compliments sur son allure:
« Regarde quelle démarche gracieuse et pudique a cette jeune fille! »
En entendant cela, elle rendit sa démarche encore plus gracieuse. Elle fut punie pour cela.
Bérouria implora Rabbi Méïr: « J’ai de la peine et de la honte de savoir ma sœur résider dans un tel endroit. Peux-tu faire quelque chose pour elle? »

Rabbi Méïr se déguisa en Perse non-juif, vint la trouver et essaya de la séduire et de l’inciter à omettre un péché, mais la tsadequette la repoussa par toutes sortes de prétextes et l’on put reconnaître dans ses paroles qu’elle était demeurée juste et pure.

Rabbi Méîr aborda l’un des gardes de l’endroit et lui dit:
« Libère-moi cette jeune fille! »
Il lui répondit:
« Je ne peux pas, je redoute l’autorité, car s’ils m’attrapaient, ils me tueraient. »
Rabbi Méïr lui tendit le sac d’or qu’il avait emportée avec lui et lui dit:
« Prends pour toi la moitié de la somme et donne l’autre à ceux qui voudraient te dénoncer. »
« Mais que ferai-je lorsque j’aurai épuisé cet argent. Comment pourrai-je trouver grâce aux yeux du roi?
« Il suffira que tu dises: D-ieu de Méïr réponds-moi! Et tu seras sauvé. »
Le gardien n’était cependant pas encore convaincu.
« Qui se porte garant que cela marchera? »
« Tu vas constater de suite que ça marche! »
Il y avait à côté d’eux des chiens terriblement féroces, capables de déchiqueter et de manger un homme. Rabbi Méïr prit des mottes de terre et les lança sur eux qui s’énervèrent. Ils s’approchèrent rapidement de lui avec l’intention de l’assaillir. Rabbi Méïr, parfaitement calme, dit sur un ton serein: « D-ieu de Méïr réponds-moi! » Subitement, les chiens se calmèrent et s’éclipsèrent.  Le gardien resta pantois à la vue de ce miracle et accepta de libérer la jeune fille.
Quelques jours plus tard, la nouvelle parvint aux oreilles du pouvoir et le gardien fut condamné à mort par pendaison pour ne pas avoir rempli son travail.
Lorsqu’ils arrivèrent au lieu de la pendaison et que le bourreau passa la corde au cou du gardien, ce dernier murmura: « D-ieu de Méïr réponds-moi! »
La potence s’écroula et ils ne purent le pendre. Ils redressèrent le mat mais au moment de pendre le gardien, la potence s’écroula une nouvelle fois. La scène se répéta plusieurs fois sous les yeux ébahis des romains par ce phénomène. Ils demandèrent au gardien:
« Es-tu un sorcier pour que la mort n’ait d’emprise sur toi? »
Ce dernier leur raconta toute l’histoire. Tout de suite, il fut affiché aux portes de la ville la caricature de Rabbi Méïr et ils annoncèrent:
« Celui qui trouvera cette personne l’attrapera et le livrera aux autorités! »
Quelque temps après, Rabbi Méir fut identifié par un groupe de gens qui tentèrent de l’attraper. Il s’enfuit et se dissimula dans une cuisine où des mets pour non-juifs étaient apprêtés. Il trempa un doigt dans la casserole et suça le deuxième. Ses poursuivants crurent qu’il goûta du porc et donc pensèrent qu’il ne s’agissait pas de Rabbi Méïr.

Selon une autre version, le prophète Elie se déguisa en femme et vint à la rencontre de Rabbi Méïr qui l’étreignit. Les poursuivants à la vue de ce spectacle s’exclamèrent: « Il est certain que ce n’est pas Rabbi Méïr! »

Ainsi s’échappa Rabbi Méïr de ses persécuteurs et à la suite de cette histoire, il s’enfuit en Perse.

Talmud Avoda Zara 18a

Note du Maharsha: Lorsque que Rabbi Méïr invoque l’Eternel en disant: « D-ieu de Méïr réponds-moi! », il n’a pas l’intention de mentionner son nom, car D-ieu n’associe pas son nom avec les tsadikim de leur vivant mais son intention est de dire: « D-ieu qui brille (Méïr en hébreu) sur la terre et sur ses habitants, réponds-moi! »

Categories: dvar Torah, Info

Commentaires impossibles.